Batman, si il y a bien un héros qui sera toujours devant tous les autres, quelques soit le média utilisé, pour moi, c’est bien le Dark Knight. Comme le dit Alfred dans le 2eme film de Nolan, « Batman n’est pas un héros, il est un symbole », le symbole qui rappelle que même un simple humain, peut faire ce qui est juste. Car si ce personnage a tellement de succès c’est pour une raison très simple, on peut, contrairement à tous les autres supers héros, s’identifier parfaitement à lui, lui qui n’est qu’un homme parmi les Titans.
Je ne vais pas vous parler de l’historique de la chauve-souris car cela serait vraiment trop long et que pour cela, des sites comme wikipédia le font bien mieux que je ne pourrais le faire. Or ce que je vais faire, c’est vous parler plus en détail de chacune de ces 6 OAV.
A la base, ces 6 OAV ont été imaginé dans le but de promouvoir le second film de Nolan : The Dark Knight qui mettra en scène l’affrontement entre Batman et le Joker. Prenant place entre Begins et TDK, il faut toutefois rappeler qu’en réalité, les 6 histoires n’ont pas vraiment de rapport avec l’univers imaginé par Nolan. Il s’agissait surtout d’un moyen d’introduire le personnage mythique auprès des japonais en leur proposant des histoires écrites par des auteurs occidentaux mais développées par des studios nippons. De cette manière, si les OAV n’ont pas vraiment de lien direct avec aucun des films de Nolan, il n’en reste pas moins que chacune d’entre elle, va révéler une facette du héros tout en utilisant un style graphique différent pour chaque épisode, à la manière d’Animatrix. Toute la question est de savoir si ces OAV rendent réellement honneur au chevalier noir.
Parlons du 1er OAV intitulé : Have I got a story for you ou Ai-je une histoire pour vous réalisé par Studio 4 (qui s’occupe de la trilogie Bersek).
Ici, on s’intéresse à la légende de Batman à travers ce que vont se raconter un groupe d’adolescents. C’est l’occasion de comprendre un peu comment les gens voit le Dark Knight et comment les rumeurs à son propos se diffusent. C’est intéressant car on peut voir que chacun y va de son petit fantasme ce qui donne lieu à des scènes qui rappellent de grands classiques de l’univers comme Man-Bat. De même, cette histoire est un hommage fait au travail de Frank Robbins qui imagina en 1973 « The Batman nobody knows », c'est-à-dire, le Batman que personne ne connaît et en reprend les idées.
Le 2eme OAV : Crossfire ou Feux croisés réalisé par les studios I.G (Ghost in the shell SOC).
L’histoire va s’intéresser à la relation qui existe entre la police de Gotham et le chevalier noir. On peut ainsi voir 2 point de vues qui vont s’affronter, l’un voyant en Batman un justicier qui agit comme bon lui semble sans se soucier des lois, l’autre défendant l’œuvre de Batman, qui agit pour protéger les citoyens d’une criminalité de plus en plus violente et présente. C’est également très intéressant, car la 1ere opinion nous montre un flic intègre qui estime que la seule justice ne peut venir que de ceux qui respectent la loi, car sinon, c’est la voie à l’anarchie. La 2eme explique que oui, il faut respecter les lois, mais que faire dans les zones de non droits ? Que faire lorsque la police est impuissante et la population terrorisée ? Dans ce cas, il faut quelque chose d’encore plus terrifiant, quitte à passer outre certaines règles, sans jamais dépasser la limite. Combattre la terreur par la terreur.
Le 3eme OAV : Field Test ou essai sur le terrain (ou champ de test) réalisé par Bee train (Noir ou phantom requiem).
L’OAV va s’intéresser aux principes fondamentaux de Batman, notamment, son combat pour protéger la vie, quelqu’en soit le prix, quitte à se mettre en danger lui-même. On nous montre surtout que le chevalier noir refuse de tuer. C’est également l’occasion de voir Lucius Fox et la Batmobile présents dans les films de Nolan.
Le 4eme OAV : In Darkness Dwells ou ce qui habite dans les ténèbre, réalisé Madhouse (Vampire Hunter D Bloodlust).
Probablement, le meilleur des 6 OAV car nous montrant toutes les capacités du Dark Knight, physique, intellectuelle, mentale, son équipement, ainsi que 2 grands méchants que sont l’épouvantail et Killer Croc, mais surtout, une mise en scène tout bonnement épique. L’OAV nous montre le Grand Batman, celui qui incarne la justice implacable et salvatrice à la fois, tout en ne restant qu’un homme.
Le 5eme OAV : Working Through Pain ou travailler malgré la souffrance réaliser une nouvelle fois par studio 4.
On nous explique ici comment Batman a acquis son mental à toute épreuve après un voyage en Inde. C’est surtout l’occasion de comprendre que le chevalier noir est un être qui n’abandonne jamais, à la volonté si grande et forte, qu’il en oublie la douleur physique pour servir un idéal. Il s’agit d’ailleurs de l’OAV qui traite de l’aspect le plus philosophique et psychologique de la chauve-souris. Car en réalité, malgré le contexte, l’épisode traite de l’autre souffrance, celle dont est né Batman : le traumatisme et la colère. C’est aussi cela qui rend le personnage de Batman fascinant et humain, car il n’est pas devenu un héros par esprit chevaleresque au départ, mais bien pour assouvir une vengeance (et la dernière minute de l'OAV est tout bonnement mémorable avec un Batman blessé, frustré, despéré, impuissant, mais déterminé).
Le 6eme et dernier OAV : tout simplement intitulé Deadshot, qui est le nom d’un des méchants de l’univers Batman. OAV également réalisé par Madhouse.
OAV qui montre tout simplement l’avènement du héros tel qu’on le connaît aussi bien à travers les comics, les dessins animes ou les films. Le justicier masqué qui combat le crime et qui peu à peu devient la cible des criminels, le gardien de Gotham, le chevalier noir : Batman.
Au final, que dire réellement de ces OAV ? Elles sont indéniablement de qualités, mais surtout, et c’est là le plus important, respect assez fidèlement l’esprit de l’univers de Batman. En effet, les OAV se révèlent d’une violence assez prononcée. Il y a du sang et des morts. De plus, chaque OAV nous en apprend un peu plus sur qui est Batman et pourquoi il est Batman tout en assurant un spectacle continu et intéressant. En effet, on apprend énormément sur le background de Batman au travers de ce qui se dit ou de ce qui nous est montré. On nous laisse une grand part d’interprétation ce que je trouve vraiment intéressant car, si il y a toujours des constantes, chacun peut ici se faire sa propre idée sur le personnage. De même, si on fait attention, on s’aperçoit qu’en réalité, les 6 OAV forme un véritable film d’un peu plus 1 heure car tous les OAV sont liés du manière ou d’une autre (Le méchant dans le 1er OAV est le prisonnier qui est transporté dans le second. Ou encore le PDA volé à Ronald Marshall dans le 2eme OAV, donné à Allen dans le 6eme etc).
En résumé, côté graphique, techniquement, les 6 OAV sont excellentes, non seulement parce qu’on assiste à des personnages très bien animés, mais surtout parce qu’on assiste à des épisodes très dynamiques. De même au niveau artistique, on sent une réelle recherche sur le plan visuel. On voit vraiment 6 travaux différents et ce, malgré que certains studios ont réalisé 2 projets. L’univers est très bien retranscrit avec la ville de Gotham entre merveille architecturale et véritable bouche des enfers. Il est vrai que les différents styles graphiques sont troublant à plus d’un titre, tantôt très beaux et classe, tantôt assez difforme et dérangeant. Mais personnellement, je trouve que l’idée a été bien exploitée et surtout, l’utilisation de mises en scènes aussi diverses qu’efficaces, renforce l’impact de l’œuvre d’ensemble.
Sur le plan de la Bande son, c’est également une OST de grande qualité, très Hollywoodienne et dans le ton de l'univers. En revanche, je recommande de visionner les OAV en version anglaise et non japonaise, car si cette dernière est de qualité, l’interprétation de Kevin Conroy dans le rôle de Batman est un « must hear » obligatoire pour tout fan de la chauve-souris, car ce dernier à interpété ce rôle depuis Batman, the animated series de 1992 jusqu’aux récents films animés.
Concernant le scénario, si de prime à bord on peut penser qu’il s’agit de 6 histoires sans lien entre elles, il existe en réalité un vrai fil conducteur, même si il se révèle peu intéressant car justement, totalement dilué dans les 6 aventures. Non le réel intérêt de ces OAV réside dans ce qu’elles nous apprennent sur Batman, et pour cela, le pari est plutôt bien rempli.
Sans être une réelle transition entre Begins et The Dark Knight, Gotham Knight reste une bonne expérience, certes un peu japonisée et loin d’être incontournable, mais qui dans le fond, rend assez bien hommage au chevalier noir imaginé par Nolan, voir même des comics.
Un très beau et bon mariage entre 2 cultures et univers qui s’affrontent.